samedi 24 mai 2008

Tragédie sur fond de matin frais


Petit retour un mois plus tôt:
Blush Noisette, en avril 2008



Blush Noisette, 11 mai 2008



En ce beau début de mai,
un rosier planté depuis 2006 au pied d'un chêne m'a semblé en pleine forme:
tendres feuilles, nouvelles pousses et ouah, quelques boutons serrés, regroupés par petits paquets de 4 ou 5, quelle joie.
C'est le genre de découverte qui me motive à mort, hum, "à vie" on devrait dire.

Ce rosier baptisé "Blush Noisette" possède beaucoup de charmes:
très peu épineux, et je cite, "se couvre de grappes de fleurs semi-doubles de couleur rose tendre, avec des reflets mauves et blancs, fleurit dès juin jusqu'en octobre", le parfum évoque violette, gazon et poire, (enfin tout ça d'après le catalogue aux photos d'un effet très calculé du pépiniériste...).
Y a des jours où on adhère aux belles histoires sans broncher.
Ce fut le cas pour ce rosier.


Oui, le dernier matin, il faisait délicieusement frais et ensoleillé, je profitais au maximum des dernières heures de congé quand un bruissement inattendu et une sorte de galop sur une des terrasses du zardin me firent lever la tête: juste le temps d'apercevoir un animal (plutôt son derrière, avec un peu de blanc) qui s'enfuyait.
D'abord, je me dis c'est génial, ici, "c'est vraiment sauvage".
Quel était cet animal?
Un lièvre? Non, c'était plus gros et surtout plus haut et il y a eu nettement des bruits de sabots. Un chevreuil? Une biche?

Et je continue à zardiner.
Pas très loin, sortis de nul part, des chants joyeux.
C'est rare d'entendre chanter si fort en pleine nature.
(J'ai su plus tard qu'un voisin de colline fêtait dans son cabanon de potager une sorte de crémaillère, à quelques encablures de là.)
J'avais donc le sourire, seule, à profiter de ces heures, c'est vraiment le cas, enchantées.
Jusqu'à passer devant Blush Noisette.

Celui-ci semble subitement curieusement rétréci:


Blush Noisette, 12 mai 2008

Tiens, finalement il ne s'est pas si développé que ça.
Mais j'ai dû rêver, je le voyais plus.... quand même plus touffu la veille....
Alors des traces dans la terre m'intriguent et surtout:
où sont les boutons qui étaient là hier???


Les petits boutons,
le 11 mai, z'ai pas rêvé.
La photo aurait pu être plus soignée, je sais.

Tragédie: les branches qui s'étaient développées de 20 cm en tous sens ont disparu.
Croquées, tronçonnées, machouillées.
Arrrgh.

En haut de la photo, tronçonnage sauvage, le 12 mai 2008

Alors je me demande qui a bien pu brouter comme une vulgaire salade, les nouvelles pousses et malheur de malheur, engloutir d'un coup de dent ravageur et slurp de langue,
tous les premiers petits boutons de "mon" Blush Noisette???
Une subite envie de grillager le petit reste m'est venue.
Mais non, je ne trouvais plus la pince coupante.
Et pi c'est moche le grillage. Vais pas enfermer les rosiers en cage non plus, c'est n'importe quoi.
Finalement les bêtes sauvages visiteuses de zardin:
c'est moyennement génial.
Donc ne pas s'affoler si "Blush Noisette" est lent à grimper, à fleurir.

Se souvenir que certains sauvages aiment les crudités, juste avec quelques gouttes de rosée
accompagnés de jeunes boutons aux saveurs parfumées.

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