lundi 11 février 2008

Koktebel suivi de bambou noir



Pourquoi est-on touché par un paysage ?
Quand on se retrouve dans "la vraie vie" comme dans une image, en un lieu aussi en apesanteur que s'il était fabriqué par Miyazaki, comme dans un "Chateau dans le ciel", quel besoin de vouloir transformer le zardin ?
Ici, quand les nuages passent -en toute saison-, la colline d'en face s'évanouit et réapparaît miraculeusement.
C'est surtout le matin. C'est très malicieux au petit déjeuner, le temps d'aller chercher le café et de revenir le boire sur une table bancale, rien n'est comme il y a deux minutes où vous jureriez qu'il y avait du soleil en installant les tasses et croquant dans votre première tartine.
Voilà comment la colline s'y prend pour disparaître en juillet:






Quand la brume s'estompe, de retour dans la vie urbaine, me promène silencieusement sur le bitume accompagnée par des peintures de paysages rêvés, des traces de voyages, des mélanges trafiqués par ma mémoire.
Des images de ciné se superposent parfois aux autres.
L'affiche du film Koktebel m'a aimanté : uniquement à cause de la forêt représentée.



pas pour :"Emouvant blablabla"
(Comme j'ai trouvé ce commentaire digne du capitaine bachibouzouk je fais une parenthèse et vous le livre)
au bas de l'affiche de Koktebel, ce commentaire crétin du journal Variety nous affirmant que ce film est Émouvant, plein de grâce, du vrai Terrence Malick. Les Amerlocains auraient-ils l'exclusivité des beaux sentiments et des jolis paysages que chacun, de l'Atlantique à l'Oural, s'évertuerait à copier ? Qu'on nous donne le nom de l'imbécile qui a cru bon d'apposer cette phrase issue d'un journal dont nous n'avons que faire ! Qu'on l'empale et qu'on l'étripe, qu'on déverse de la vodka de contrebande sur ses plaies !

Hum... de la vodka de contrebande comme désinfectant à sécateur, qu'en pensez vous, ça devrait vaincre moniliose, et autres grossièretés?

Si les forêts du film Koktebel sont à jamais gravées dans un coin de mon cerveau, pourquoi, je me demande bien aussi ce qui me pousse à m'intéresser aux bambous et rêver d'implanter des rhizomes de phyllostachys nigra.
Un peu peur de me lancer dans cette plantation, la hauteur à maturité pouvant atteindre 4-12 mètres....4 mètres passe mais 12 mètres, ouh là, ça va pas faire trop?

J'ai trouvé une bible de renseignements sur toutes les espèces de bambous possibles, du coup, comme d'habitude, il va me falloir trois mois de réflexion pour me décider à choisir une variété plutôt qu'une autre, elles me paraissent toutes plus magnifiques les unes que les autres;
d'ailleurs pourquoi une seule variété?

Eliminés de mon choix les trop géants, ça va, je veux pas recréer la "Bambouseraie" non plus...ni donner l'impression d'une jungle, ni faire jardin zen même si j'admire ça ...(l'adjectif zen, ça va pas avec Gwen, j'aurais bien souvent préféré, mais c'est pas un adjectif qui me va)
Ben pourquoi des bambous alors?Les envies de rosiers lianes ça ne suffit pas comme envahisseurs?
A ce jour je suis absolument fascinée par le bambou noir, nommé phyllostachis nigra.
J'imagine une forêt de chaumes noirs autour du futur tuyau d'arrosage abritant le futur coin douche.Et les pieds nus sur des lauzes brûlantes, se rafraîchir délicieusement dans le doux frou frou du feuillage.


(Une précision de la plus haute importance: plus fort que les tours de passe passe à Neuilly, plus fort que les prochaines élections municipales à Marseille, voilà ce qui va changer ma vie au zardin, dans ce coin perdu: je vais être raccordée au réseau d'eau municipal.Fini les corvées de bidons, de jerrycans à descendre depuis le haut du petit chemin.Quand l'avenir proche ne rime pas avec travailler plus, il faut le dire, ça a du bon.
L'eau qui sortirait d'un robinet, ça paraît bête comme ça, mais ça fait trois ans que j'en rêve.)


Le houblon doré -plante à venir en 2008-, ça aurait dû me rassasier dans le genre envie
d' indomptables, mais non, ce livre de Paul Whittaker je n'aurais pas dû y plonger, il explique tout très clairement et paf, on ferme et repaf, voilà z'en veux aussi des bambous.
Donc pour les curieux, à lire avec modération,
effets secondaires possible :

Attention, si vous êtes impressionnable comme moi, ça peut vous mener loin.


NB:
(Merci à B. pour ces photos de collines embrumées, prises un matin de juillet 2006, merci, merci.)


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un bien beau bout de bambou noir ! je n'en ai jamais vu en asie.
J'ai peut-être été distrait.

Les brumes nous font rêver.