dimanche 6 avril 2008

Préparer son paquetage

Soirée lampe tempête, pas de télé, pas d'ordi.

Le meilleur est devant moi:
il s'agit de réunir les provisions , les zabits (les pulls troués, les pantalons les plus moches mais les préférés), et mes trouvailles végétales pour le départ imminent:
Direction le zardin...
Il était temps, mon seuil de résistance urbaine étant actuellement plus qu' atteint.

Alors là, je sais que ça va être assez court mais je savoure tout: penser aux bougies, aux ciabbatina, au café, au premier repas, hum...


J'ai hâte de voir comment la rhubarbe aura repris ou non , de courir vers les pivoines pour guetter si cette année il y aura les premiers boutons floraux ou non et d'observer la croissance des différents rosiers.
La sauge aura-t-elle grandi?
Les boutures d'armoises seront-elles encore au rendez-vous?
Mon carré préparé pour accueillir le coin blanc devra-t-il être renettoyé?

Alors que la rénovation de la maison nécessite encore beaucoup de mois de travaux, tout ça au fil des congés, le jardin pourrait ne pas être ma priorité.
Je trouve que depuis mes premières plantations le terrain se civilise et je réalise que c'est comme si j'avais, en fait, plusieurs petits jardins à choisir d'aménager.
Cela me semble parfois énorme comme masse de travail et d'autres fois tout à fait réalisable, les choses se dessinant déjà ainsi:
-sur la première terrasse, pas grand-chose car il va y avoir des gros travaux pour aménager une pièce annexe à la "cabane" existante, le terrain va donc être tout chamboulé, creusé et en chantier pendant les deux prochaines années.
(Cela n'empêche pas de faire des rêves de pergolas futures, de potager à portée de cuisine et pour le reste d'imaginer les fleurs préférées frôler les fenêtres.
Et néanmoins d'avoir planté quelques irréductibles aromatiques, un rosier blanche cascade et un autre au nom un peu pompeux (Baron Girod de l'Ain) qui s'installe tout doucement.
Hum, il faudra le protéger pendant les travaux, j'ai lu que c'était un fragile.

-sur la deuxième terrasse, ça y est, il y a déjà tout ce qu'il faut:
le canal de pivoines, deux rosiers, la rhubarbe et un bébé Albizia et prochainement le rosier de Banks Lutéa (le jaune beurre frais dont j'ai parlé lors de ma semaine faste).

-sur la troisième terrasse, le carré blanc qui sera peaufiné au fil des saisons et une glycine que j'aimerais élever sur tige, en arbre.
Sur cette "faysse",un peu plus loin, il y a pas mal de chênes, cela forme une sorte de petit bois qui ne demande pas trop d'entretien, juste aménager un ou deux bancs pour s'y abriter en été.
-sur la suivante, continuer à mettre quelques vivaces au pied d'un escalier de pierre où cohabitent déjà un hortensia Annabelle et quelques digitales.
Aller jusqu'au plus beau trésor de ce terrain:
Le châtaignier, pas centenaire mais il dégage déjà tant de majesté que je me contenterai à son alentour d'envisager un banc.
(A ce propos, le banc de mes rêves serait inspiré de celui vu au Prieuré d'Orsan, il ferait le tour du tronc.)
Je me souviens avoir campé le premier été ici.
La légère pente du terrain nous faisait rouler inévitablement dans notre sommeil.
Avec le duvet glissant : l'impression d'être sur un toboggan.

En avril 2007,

Nettoyage des poutres, 2007

on ne pouvait pas encore dormir dans la "maison" ni camper dehors: alors on se réfugiait dans un hôtel ouvert hors saison, au premier village voisin.
Le charme désuet des couvertures laineuses, des polochons intégrés dans les draps de dessous et des papiers peints hypnotisants, c'est fini.


Hôtel du Centre, 2007

En avril 2008, on dort sur place:
Un plancher neuf a été cloué sur les vieilles poutres.
Une seule pièce à vivre.

Une gazinière, un poêle à bois , une table, deux bancs , des matelas bien à plat, et comble du luxe cette année: l'eau courante.
L'an prochain, si tout va bien, tout ne sera plus réuni dans une seule pièce.

Le rez de chaussée servira vraisemblablement de cuisine, salle à manger, petit coin bibliothèque...- euh, là je m'avance un peu-.

Bizarrement je suis bien moins impatiente d'avoir plus de confort, un espace à vivre plus fonctionnel qu'un "beau" jardin.
Là-bas ce que j'aime, c'est être dehors.
Mais avant de se mettre vraiment au jardin faut encore faire des sacrés travaux.
Un certain éboulement et une ancienne citerne sont deux sujets actuels de préoccupation.

Il arrive à ces jolis murs de s'effondrer en mon absence. Derrière il y a une vieille citerne.
C'est pour ça la verdure entre les pierres.
Bon, c'est en fait aussi sur le chemin de l'entrée de la maison, trop chic non?
Alors c'est vrai, les remarques me rappelant "qu'il y a plus urgent que le jardin" sont parfois un peu... justifiées.

Aucun commentaire: