Santoline, sauge, iris, armoise et pivoine "Do tell" , sous le soleil 2017.
Qu'en sera-t-il en 2018?
Il est de saison de réfléchir à ce que l'on souhaite pour cette nouvelle année, pour soi, ses proches et aussi pour la planète.
Début 2018, ça pétille côté jardin même si c'est la morte saison.
Faire le ménage dans ses dossiers, trier, jeter.
Retrouver un sachet de graines de rhubarbe et se dire qu'il serait judicieux de le sortir de cette pile de papiers administratifs...Y penser.
Quand ça sera le bon moment?
La notice indique:
"Semis de mars à juin en godet puis mettre en place en septembre. Plante gourmande."
C'est noté.
Les planifications se dessinent, il s'agit de prendre de l'élan pour concrétiser ses rêves.
L'hiver me sert à faire du repérage, à lire et apprendre.
Pour des questions budgétaires j'évite soigneusement de trop, trop, feuilleter des catalogues de pépiniéristes.Trouver des dizaines de plantes alléchantes, ça c'est naturel.
Parfois je suis un peu jalouse des scènes parfaites, des associations si bien calculées, des floraisons abondantes dans une lumière qui met tout exceptionnellement bien en valeur.
Chez moi tout prend mille ans à s'installer. Non c'est pas vrai, le chèvrefeuille, les coquelourdes, les romarins, les armoises, les sauges, les cistes, les lavandes et les iris, ça se passe très bien.
Et les santolines. Je veux dire ces plantes là, elles sont à leur juste place, exactement dans le terrain qui leur est favorable:
"Sous le soleil exactement, juste en dessous."
Je dois me mettre ça dans le crâne et me détourner des hydrangéas serrata par exemple, ils pourraient certes se développer. C'est très tentant.
Dès que je tournerai le dos, ils s'étioleraient. Alors à quoi ça sert?
En fait jardiner pour moi recouvre un éventail d'activités très variées.
De l'observation du climat à celles des chenilles.
De l'humus. Du souterrain, de l'ombre sèche, clairsemée au pieds des chênes.
L'apprentissage sans fin de l'art de la patience.
De reconnaître saison après saison qu'il y a des plantes inadaptées à mon terrain.
En pratique: aller vers un jardin sobre. Pas austère, non, non.
Sobriété et abondance de formes de feuillages ne me semblent pas incompatibles.
Jouer avec les gris, les pourpres, les violets.
Les verts anis, les ronds, les élancés, les rugueux, les soyeux, les floraisons roses aussi bien que les rouges, -oranges, jaunes si l'on aime ça- mais avec toutes les variétés ne craignant pas l'aridité.
Tant pis si il n'y a pas d'espèces aux larges feuilles bien vertes. Encore que...
Le format XXL des feuilles du Paulownia abritant des ardeurs du soleil une terrasse voisine m'a toujours sidérée.Une seule feuille tombée sur la table avait recouvert la surface de deux assiettes.
Trouver les espèces adaptées et tester les limites de rusticité.
Le projet de faire un bassin de lagunage pour l'évacuation des eaux usées est au programme mais j'en suis à l'étude. Le coût d'un système de phytoépuration est élevé.
C'est peut-être trop compliqué sur le terrain en terrasses. Je n'ai pas envie qu'une mini pelleteuse viennent casser des murets de pierres sèches et exploser le terrain, arracher des chênes qui constituent le paysage pour lequel j'ai choisi ce lieu sauvage.
Même si c'est motivé par une démarche plus "écologiste".
En tout cas c'est un tout.
Polluer le moins possible, recycler et être attentif au vivant.
Pour 2018, je vous souhaite de vous épanouir et de prospérer, comme une santoline à sa place.
Nota: A propos de l'aridité
- En publiant en 2016," Eloge de l'aridité, un autre jardin est possible" de Maurières et Ossart, un ouvrage qui me fait plus que cogiter, l'éditeur Plume de carotte nous incitait à revoir nos conceptions jardinières. Hâte de vous en parler encore.
- En débutant mon jardin, alors non relié au réseau d'eau, sans puits , la question de l'eau étant cruciale, j'avais déjà parlé ici d'un autre livre dont le titre collait si bien à ma problématique: "Pour un jardin sans arrosage" d' Olivier Filippi, pépiniériste spécialisé en "jardins secs".